à Paris en vélo on dépasse les vélib
Mandarine a un pouvoir de persuasion incroyable. Ce n'est même pas de la persuasion puisqu'elle décide et donc emporte les gens autour d'elle dans sa décision. Mais des trucs fous. Des trucs que si je les racontais on ne me croirait pas... comme par exemple me traîner au bois de Vincennes en VTT.
"Si si, mon mari te prête son VTT... prends le comme un honneur !"
ouais ok, un honneur (penser à vérifier le sens du mot dans le dico... parce que échafaud ne me semble pas être un substitut acceptable. Pourtant c'est le sentiment qui me parcours l'échine.)
Le sentiment est terrible. J'enfourche mon terrible engin. Je redescends et je règle la selle. Je la regarde et je sais déjà que nous n'allons pas être copines pour la vie. Et puis après tout on se lance. Et roulez jeunesse.
Pendant tout l'aller, je suis là, je frime un peu devant les péquenauds de touristes en vélib... "pffffff yzon même pas un vélo à eux... la chouffe..." Le VTT en ville c'est l'apprentissage de la vie. Les vitesses ? c'est bon je maîtrise. Les pédales visiblement pas faites pour mes pauvres baskets ? je maîtrise. Les tourne-à-droite-à-gauche-non-à-gauche-j'ai-dit, ça roule, je maîtrise.
En résumé, je maîtrise.
Je fends la bise tel un Eddy Mercx de la grande époque. Le Fangio du deux roues.
et puis nous passons un bon moment au parc à jouer au ballon avec Cerise (la fille de Mandarine). On se refroidit le muscles...
"et si on y allait ? c'est l'heure de déjeuner."
A ce moment là, tout me reviens en mémoire, je me rappelle l'arrogance de la selle qui me toisait avant que j'essaies de l'étouffer pendant tout l'aller. Et la v'la qui se venge de la manière la plus mesquine qui soit : les parties tendres de ma personne.
Faut savoir souffrir pour être chic.
La provinciale jura un peu tard qu'on ne l'y reprendrait plus à mépriser les vélibeurs et leurs selles rembourrées.